Encore une tasse ?

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

Encore une tasse ?

Balthasar Denner (1685-1749)

Le café a eu largement le temps de refroidir, me dira-t-on, depuis ce jour de septembre 2014 où « Perles d’Orphée » se proposait de le servir en billet musical à ses visiteurs.

Qu’importe ! Bien que déjà servi par Jean-Sébastien Bach lui-même, depuis 1735, au Café Zimmermann de Leipzig, il n’a rien perdu de sa tendre acidité et de ses généreuses harmonies ?

La dégustation, c’est ici . . . !

Extase de l’instant

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

Extase de l’instant

Ce n’est que dans la musique et dans l’amour qu’on éprouve une joie à mourir, ce spasme de volupté à sentir qu’on meurt de ne plus pouvoir supporter nos vibrations intérieures.

Emil Cioran

Mojca Erdmann – soprano

Repose calmement, mon tendre amour,
dors jusqu’à ce que ta bonne fortune s’éveille.
Tiens, je te donne mon portrait.
Vois comme il te sourit avec bienveillance !

Mozart, pour le voyage des sens…

Cioran pour le voyage intérieur…

Mojca Erdmann pour le voyage du cœur…

Embarquement pour l’extase ici. . . !

De l’amour le doux tourment

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De l’amour le doux tourment

S’amor non è, che dunque è quel ch’io sento?
Ma s’egli è amor, perdio, che cosa et quale?
Se bona, onde l’effecto aspro mortale?
Se ria, onde sí dolce ogni tormento?

Pétrarque – ‘Canzoniere’ Sonnet 133

Si ce n’est point amour, qu’est-ce donc que j’éprouve ?
Mais, Dieu, si c’est amour, qu’est-ce et de quelle sorte ?
S’il est bon, d’où provient son âpre effet mortel ?
S’il est mauvais, d’où vient que sont doux ses tourments ?

Claudio Monteverdi (1567-1643) – Mariana Florès (soprano) – Rhiannon Giddens (chanteuse Folk & blues)

‘Si dolce è’l tormento’

Et si le propre de notre espèce se résumait plutôt à cette attitude particulière dont elle est familière, de confondre en un même élan complexe et contradictoire, lorsque l’amour arrive, délice et tourment ? Ce ‘doux tourment d’amour’ dont ont témoigné les artistes de tout temps ?  

Qui aurait prédit en 1624, lorsque Claudio Monteverdi le composa, que ce madrigal, éblouissant diamant pour la voix, deviendrait un ‘tube‘ du XXIème siècle ?

♥  Lire, voir, écouter . . . !  ♥

‘Yo soy Maria’

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‘Yo soy Maria’

Tango sévère et triste,
Tango de menace…

Tango d’amour et de mort

Ricardo Güiraldes

Fatma Saïd (soprano) – Maria de Buenos Aires

La voilà qui se présente, revenue des ténèbres à travers les imaginations littéraire et musicale conjuguées de Horacio Ferrer et Astor Piazzola, pour incarner le Tango qui leur est si cher.

La voilà, sous les traits de Fatma Saïd, et empruntant sa formidable voix, qui fièrement s’annonce au début de l’opéra-tango, « Maria de Buenos Aires » qu’ils ont respectivement écrit et composé à la fin des années 1960, en hommage à l’éternel tango argentin :

Yo soy Maria

Lire, écouter, voir . . .

Méditer dans la lumière

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

Méditer dans la lumière

« Si seulement Dieu avait fait notre monde aussi parfait que Bach a fait le sien divin ! »

Cioran – « Le livre des leurres » – 1936

Jean Sébastien Bach 
« Die Seele ruht in Jesu Händen
 » – Cantate BWV 127 

Lumière de l’ange :

Marie Louise Werneburg – Soprano

ou

Lumière du bout des doigts :

Herbert Schuch – Piano

Mais toujours lumière de l’âme !

Lire, voir, écouter . . .

 

Zdes’ khorosho : Ici c’est bien !

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Zdes’ khorosho : Ici c’est bien !

Mais de tous ces enchantements,
N’y a-t-il rien de plus charmant
Que le sourire de tendresse
D’une âme oubliant sa détresse.

Fiodor Tiouchev

Nikolai N. Dubovski – Silence (1890)

Avec la musique de Sergueï Rachmaninov, la part romantique de « l’âme russe » trouve un formidable chemin d’expression.

Parmi les 12 Romances (Opus 21) qu’il compose entre 1900 et 1902, la septième, « Zdes’khorosho » mettant en musique un poème de la poétesse Glafira Adol’fovna Galina, ne tarde pas à acquérir une réelle popularité tant elle respire cette puissante mélancolie qui habite profondément l’âme slave.

Chacun, chacune, avec sa voix, avec son instrument, avec sa sensibilité propre, éclaire d’une manière différente le romantisme de cette mélodie simple et apaisée.

Mille manières d’être romantique…

Lire, écouter, voir et s’émouvoir . . .

Impossible ? Possible !

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Impossible ? Possible !

CENDRILLON
Ma chère Fée, tu pourrais tout changer. Tu pourrais faire que tout arrive.

FÉE
Non, mais tu pourrais tout changer. Tu pourrais faire que tout arrive.

Marie Oppert & Nathalie Dessay – Impossible / it’s possible (Enregistrement)

« Possible »

Mon étendard pour 2022 !

Lire, voir, écouter… c’est possible !

Côté scène, côté garage ou… côté cuisine ?

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Côté scène, côté garage ou… côté cuisine ?

Tarentule

La tarentelle :

Danse frénétique et sautillante comme thérapie aux effets malins de la morsure d’une tarentule…

ou, depuis La Danza du grand Rossini, un heureux moment de virtuosité qui ne se préoccupe pas du lieu où il produit son effet étourdissant : de la cuisine au garage en passant par la scène.

Viva il ballo a tondo a tondo,
sono un Re, sono un Pascià,
è il più bel piacer del mondo
la più cara voluttà.

Patricia Janečková (soprano)

Lire, voire, écouter. . . danser !

 

Reines Tudor 4/ ROBERTO DEVEREUX

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

Reines Tudor 4/ ROBERTO DEVEREUX

« Pour moi, ce sera l’opéra de mes émotions. »

Gaetano Donizetti

Sondra Radvanovsky in Elisabetta / Roberto Devereux (Met 2016)

Troisième reine de ladite « trilogie » des reines Tudor de Donizetti, Elisabeth Ière d’Angleterre. Principal rôle de l’opéra « Roberto Devereux », composé en 1837, alors que Donizetti est confronté à de multiples chagrins dûs aux décès de ses parents d’abord et de sa femme, ensuite, après son accouchement d’un enfant mort-né.

C’est un nouveau joyau du « Bel canto » et un véritable défi pour la soprano qui en assure le rôle.

Le drame, comme il se doit, prend toute la scène avec sa part de trahison, de mensonge et d’émotion. Bien sûr, la mort est au bout de l’opéra. Et comme pour les deux opéras précédents, le titre désigne le condamné.

L’interprétation magnifique d’Elisabetta par la soprano américano-canadienne Sondra Radvanovsky confère à la réalisation du Metropolitan Opera de New-York, en 2016, un brio exceptionnel, en accord parfait avec le talent de Elīna Garanča (Sara) et Mariusz Kwiecien (Duc de Nottingham).

Voici, à la dernière scène de l’opéra, la formidable Sondra Radvanovsky en souveraine partagée entre colère et désespoir : elle admoneste, elle punit, aspire à rejoindre son bienaimé dans la mort et abdique enfin dans une impressionnante cabalette finale aux accents déchirants.

Lire, voir, écouter . . .

Reines Tudor 3/ MARIA STUARDA

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

Reines Tudor 3/ MARIA STUARDA

Mary – Queen of_Scots (1542-1587) par François Clouet

 

Rares sont les reines de nos livres d’Histoire qui pourraient se prévaloir d’un destin aussi romanesque que celui de Mary Stuart. Mais approcher la vie tragique de cette reine d’Écosse du XVIème siècle suppose inévitablement de porter une attention toute particulière à celle de sa cousine Elizabeth Ière, reine d’Angleterre, fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn. Voilà déjà posées les raisons, politiques et religieuses, de leur rivalité légendaire, auxquelles il faut nécessairement ajouter l’amour qu’elles nourrissent toutes les deux pour le comte de Leicester. Tous les ferments du drame sont réunis.

Gaetano Donizetti


Quelle richesse d’inspiration
dramatique, pour Schiller d’abord, en 1800, qui écrit une pièce tragique autour du destin de Marie Stuart, pour Gaetano Donizetti ensuite, qui prépare, en 1834, s’appuyant sur l’œuvre de Schiller, le deuxième opéra de sa « trilogie » consacrée aux reines Tudor, « Maria Stuarda » !

Après beaucoup d’hésitations partagées entre miséricorde et calcul politique, la reine d’Angleterre, Elisabetta, a signé l’acte d’exécution de Maria, accusée de complot. Comme pour se venger, par jalousie, du comte de Leicester (Roberto) qui, profondément épris de sa rivale, ne fait aucun cas des sentiments qu’elle lui voue.

L’exécution est proche. Maria s’est confessée auprès d’un loyal ami. Elle a démenti tout complot contre Elisabetta.
L’opéra touche au paroxysme de l’émotion dans cette ultime scène qui place Maria, accompagnée de sa gouvernante, entourée par quelques fidèles éplorés et rejointe par Roberto, au pied de l’échafaud.
Elle exhorte, elle implore, elle pardonne. Dans la pureté lumineuse d’un ultime aria en direction de Roberto, Maria rend grâce à son amant de son fidèle soutien et implore le pardon du Ciel pour l’Angleterre indigne qui la condamne.

Dans sa tunique rouge, symbole du martyre catholique, elle monte tremblante mais fière vers son bourreau.

Joyce DiDonato (mezzo) – Maria Stuarda

Quelle merveilleuse idée de la part du Metropdolitan Opera d’avoir confié en 2013 à Joyce DiDonato, mezzo-soprano, ce rôle qu’elle incarne divinement. L’humanité de l’actrice et sa crédibilité, rivalisent avec la richesse vocale et la pureté du timbre de la diva d’exception. Si, comme le vin, l’opéra a ses grands crus, cette version de « Maria Stuarda » mérite très largement la dégustation.