Elle viendra – 13 – Suicidio !

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

Elle viendra – 13 – Suicidio !

Suicide ! En ces
moments terribles,
tu es tout ce qui me reste

La Gioconda

Maria Callas – Brigitte Fassbaender

Que l’on soit ou pas aficionado de l’art lyrique, c’est Maria Callas, soprano iconique, que son oreille se prépare aussitôt à entendre lorsqu’est évoqué « Suicidio », le célèbre air qui termine en apothéose vocale l’opéra de Amilcare Ponchielli« La Gioconda ».

C’est certes une gageure pour une voix de mezzo-soprano de se risquer à ce « suicide »… Mais quand le pari est pris par l’immense Brigitte Fassbaender, c’est l’âme humaine qui devient chair.

Écouter . . . ! 

Tendre duo

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Tendre duo

Point d’opéra sans cantatrice !

Catherine Clément

Anja Harteros & Hanna-Elisabeth Müller (sopranos) – Arabella  –  Richard Strauss

Point de drame sordide, de suicide affreux, de crime effroyable et odieux sur cette scène d’opéra.
Juste la tendre affection de deux soeurs qui voudraient bien trouver maris…

Douceur en scène.

Voir, écouter . . . !

Droit au cœur !

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Droit au cœur !

Und ob die Wolke sie verhülle,
Die Sonne bleibt am Himmelszelt;

Et même lorsque les nuages le cachent,
Le soleil demeure dans le ciel ;

Jeanine De Bique – Agathe in « Der Freischütz »

Une prière parmi les plus émouvantes chantées sur les scènes d’opéra : la cavatine d’Agathe, à l’acte III du célèbre « Freischütz » de Carl Maria von Weber.

Un ange romantique jette un voile de douceur sur le monde sanguinaire des chasseurs bouleversé par leurs rivalités et les intrigues sataniques qu’elles provoquent.

Magie des contes anciens, merveille d’une voix d’aujourd’hui !

Lire, voir, écouter . . . !

Deidamia triste et furieuse

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Deidamia triste et furieuse

M’hai resa infelice:
che vanto n’avrai?

Jeanine De Bique (soprano)

Ne devient pas l’épouse d’Achille, personnage légendaire de la guerre de Troie, qui veut !
Être belle, certes, n’est pas inutile. Mais faut-il encore, pour bouleverser le coeur du héros, lui faire entendre sa peine à travers la pulpe du grave et du médium d’une voix unique de soprano et le confronter à son tempérament dans la lumière éclatante de ses aigus.

Par exemple… Et quel exemple !

Iconoclaste… mais quelle Reine !

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Iconoclaste… mais quelle Reine !

Kathryn Lewek – Reine de la Nuit

Fallait-il qu’au festival d’Aix en Provence, en 2014, le metteur en scène britannique Simon McBurney décidât d’humaniser « La Flûte Enchantée »,  de sortir les personnages de leur univers mythique pour…

… Ne restait plus qu’à doter cette « méchante hystérique » d’un cœur sensible de mère…
Et à lui donner une voix.

Lire (Pourquoi pas ?) – Voir (Certainement) – Écouter (Absolument !)

Eurydice, et pourtant…

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Eurydice, et pourtant…

« La mort est belle. Elle seule donne à l’amour son vrai climat. »

Jean Anouilh – « Eurydice » (1942)

Amanda Forsythe (soprano) – Gluck – Orphée et Eurydice

Eurydice marche derrière Orphée sur le sentier qui doit à nouveau les réunir à la surface de la Terre, loin du royaume des Enfers.
Il n’a pas un regard pour elle, et pourtant…
Comment pourrait-elle imaginer que l’indifférence de son bienaimé est le prix de son retour à la vie ?

Elle chante son doute, son incompréhension.

Tendons une oreille vers les ombres éternelles . . . !

Reines Tudor 4/ ROBERTO DEVEREUX

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Reines Tudor 4/ ROBERTO DEVEREUX

« Pour moi, ce sera l’opéra de mes émotions. »

Gaetano Donizetti

Sondra Radvanovsky in Elisabetta / Roberto Devereux (Met 2016)

Troisième reine de ladite « trilogie » des reines Tudor de Donizetti, Elisabeth Ière d’Angleterre. Principal rôle de l’opéra « Roberto Devereux », composé en 1837, alors que Donizetti est confronté à de multiples chagrins dûs aux décès de ses parents d’abord et de sa femme, ensuite, après son accouchement d’un enfant mort-né.

C’est un nouveau joyau du « Bel canto » et un véritable défi pour la soprano qui en assure le rôle.

Le drame, comme il se doit, prend toute la scène avec sa part de trahison, de mensonge et d’émotion. Bien sûr, la mort est au bout de l’opéra. Et comme pour les deux opéras précédents, le titre désigne le condamné.

L’interprétation magnifique d’Elisabetta par la soprano américano-canadienne Sondra Radvanovsky confère à la réalisation du Metropolitan Opera de New-York, en 2016, un brio exceptionnel, en accord parfait avec le talent de Elīna Garanča (Sara) et Mariusz Kwiecien (Duc de Nottingham).

Voici, à la dernière scène de l’opéra, la formidable Sondra Radvanovsky en souveraine partagée entre colère et désespoir : elle admoneste, elle punit, aspire à rejoindre son bienaimé dans la mort et abdique enfin dans une impressionnante cabalette finale aux accents déchirants.

Lire, voir, écouter . . .

Reines Tudor 3/ MARIA STUARDA

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Reines Tudor 3/ MARIA STUARDA

Mary – Queen of_Scots (1542-1587) par François Clouet

 

Rares sont les reines de nos livres d’Histoire qui pourraient se prévaloir d’un destin aussi romanesque que celui de Mary Stuart. Mais approcher la vie tragique de cette reine d’Écosse du XVIème siècle suppose inévitablement de porter une attention toute particulière à celle de sa cousine Elizabeth Ière, reine d’Angleterre, fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn. Voilà déjà posées les raisons, politiques et religieuses, de leur rivalité légendaire, auxquelles il faut nécessairement ajouter l’amour qu’elles nourrissent toutes les deux pour le comte de Leicester. Tous les ferments du drame sont réunis.

Gaetano Donizetti


Quelle richesse d’inspiration
dramatique, pour Schiller d’abord, en 1800, qui écrit une pièce tragique autour du destin de Marie Stuart, pour Gaetano Donizetti ensuite, qui prépare, en 1834, s’appuyant sur l’œuvre de Schiller, le deuxième opéra de sa « trilogie » consacrée aux reines Tudor, « Maria Stuarda » !

Après beaucoup d’hésitations partagées entre miséricorde et calcul politique, la reine d’Angleterre, Elisabetta, a signé l’acte d’exécution de Maria, accusée de complot. Comme pour se venger, par jalousie, du comte de Leicester (Roberto) qui, profondément épris de sa rivale, ne fait aucun cas des sentiments qu’elle lui voue.

L’exécution est proche. Maria s’est confessée auprès d’un loyal ami. Elle a démenti tout complot contre Elisabetta.
L’opéra touche au paroxysme de l’émotion dans cette ultime scène qui place Maria, accompagnée de sa gouvernante, entourée par quelques fidèles éplorés et rejointe par Roberto, au pied de l’échafaud.
Elle exhorte, elle implore, elle pardonne. Dans la pureté lumineuse d’un ultime aria en direction de Roberto, Maria rend grâce à son amant de son fidèle soutien et implore le pardon du Ciel pour l’Angleterre indigne qui la condamne.

Dans sa tunique rouge, symbole du martyre catholique, elle monte tremblante mais fière vers son bourreau.

Joyce DiDonato (mezzo) – Maria Stuarda

Quelle merveilleuse idée de la part du Metropdolitan Opera d’avoir confié en 2013 à Joyce DiDonato, mezzo-soprano, ce rôle qu’elle incarne divinement. L’humanité de l’actrice et sa crédibilité, rivalisent avec la richesse vocale et la pureté du timbre de la diva d’exception. Si, comme le vin, l’opéra a ses grands crus, cette version de « Maria Stuarda » mérite très largement la dégustation.

 

Reines Tudor 2/ ANNA BOLENA

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Reines Tudor 2/ ANNA BOLENA

Anna Netrebko – Anna Bolena de G. Donizetti (Met. 2011)

Prêt à tout pour satisfaire ses passions amoureuses, le roi Enrico (Henri VIII) n’a pas hésité à tendre un vil piège à son épouse Anna Bolena  (Anne Boleyn) pour lui faire porter injustement la lourde accusation d’adultère. La reine condamnée à mort ne sera bientôt plus un obstacle à son désir de prendre pour nouvelle épouse Giovanna (Jane Seymour).

Alors que les voûtes de la Tour de Londres résonnent encore des carillons et des tirs de canon qui célèbrent l’union d’Enrico et de Giovanna, Anna, quelques minutes avant de se livrer au bourreau, entonne une cabalette des plus virtuoses (« Coppia iniqua »). Cet émouvant appel à la miséricorde ne cache-t-il pas en vérité la malédiction qu’elle adresse au nouveau couple royal ?

Le drame romantique mis en musique par Gaetano Donizetti est ici servi par une cantatrice d’exception au sommet de son art, dans un des moments les plus exigeants du répertoire…

Lire, voir, écouter, frissonner…

Reines Tudor 1/ Une introduction

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Reines Tudor 1/ Une introduction

Gaetano Donizetti par Francesco Coghetti – 1837

Malgré les grandes libertés qu’il a prises avec l’Histoire, Gaetano Donizetti, maître ô combien prolixe du belcanto, aura, avec ses opéras romantiques, probablement bien plus contribué à la notoriété posthume des Reines Tudor que les plumes les plus exigeantes des biographes et des historiens de la Couronne d’Angleterre. — Le sang du drame ne paraîtrait-il pas plus rouge encore au travers de l’émotion théâtrale et du pouvoir hypnotique de la voix que dans l’imaginaire suggéré par des mots sur la page, fussent-ils scrupuleusement imprégnés de vérité historique ?

La réponse est tout entière contenue dans les trois opéras que le compositeur italien a consacré aux drames de trois reines de la dynastie anglaise des Tudor marquée par l’odieux et insatiable monstre sanguinaire qu’était Henri VIII, aussi prompt à charmer pour séduire ses futures épouses qu’à répudier ou exécuter les précédentes pour satisfaire librement ses nouveaux désirs. :

Anne Boleyn : Anna Bolena (1830)
Mary Stuart : Maria Stuarda (1835)
Elizabeth I : Roberto Devereux (1837)

Sondra Radvanovsky – Roberto Devereux (MET 2016)

Ce billet comme une invitation à partager dans ses suivants la fascination que peuvent exercer les scènes finales de ces trois opéras de Gaetano Donizetti dans lesquels des Reines de l’Histoire confient, par l’entremise d’un formidable compositeur, la réalité, peu ou prou arrangée, de leurs sorts tragiques à l’extraordinaire virtuosité de sopranos de légende, aussi merveilleuses cantatrices que brillantes comédiennes. 

Le « Beau Chant » en majesté !

Lire, voir, écouter . . .