Reines Tudor 4/ ROBERTO DEVEREUX

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Reines Tudor 4/ ROBERTO DEVEREUX

« Pour moi, ce sera l’opéra de mes émotions. »

Gaetano Donizetti

Sondra Radvanovsky in Elisabetta / Roberto Devereux (Met 2016)

Troisième reine de ladite « trilogie » des reines Tudor de Donizetti, Elisabeth Ière d’Angleterre. Principal rôle de l’opéra « Roberto Devereux », composé en 1837, alors que Donizetti est confronté à de multiples chagrins dûs aux décès de ses parents d’abord et de sa femme, ensuite, après son accouchement d’un enfant mort-né.

C’est un nouveau joyau du « Bel canto » et un véritable défi pour la soprano qui en assure le rôle.

Le drame, comme il se doit, prend toute la scène avec sa part de trahison, de mensonge et d’émotion. Bien sûr, la mort est au bout de l’opéra. Et comme pour les deux opéras précédents, le titre désigne le condamné.

L’interprétation magnifique d’Elisabetta par la soprano américano-canadienne Sondra Radvanovsky confère à la réalisation du Metropolitan Opera de New-York, en 2016, un brio exceptionnel, en accord parfait avec le talent de Elīna Garanča (Sara) et Mariusz Kwiecien (Duc de Nottingham).

Voici, à la dernière scène de l’opéra, la formidable Sondra Radvanovsky en souveraine partagée entre colère et désespoir : elle admoneste, elle punit, aspire à rejoindre son bienaimé dans la mort et abdique enfin dans une impressionnante cabalette finale aux accents déchirants.

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Reines Tudor 3/ MARIA STUARDA

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Reines Tudor 3/ MARIA STUARDA

Mary – Queen of_Scots (1542-1587) par François Clouet

 

Rares sont les reines de nos livres d’Histoire qui pourraient se prévaloir d’un destin aussi romanesque que celui de Mary Stuart. Mais approcher la vie tragique de cette reine d’Écosse du XVIème siècle suppose inévitablement de porter une attention toute particulière à celle de sa cousine Elizabeth Ière, reine d’Angleterre, fille d’Henri VIII et d’Anne Boleyn. Voilà déjà posées les raisons, politiques et religieuses, de leur rivalité légendaire, auxquelles il faut nécessairement ajouter l’amour qu’elles nourrissent toutes les deux pour le comte de Leicester. Tous les ferments du drame sont réunis.

Gaetano Donizetti


Quelle richesse d’inspiration
dramatique, pour Schiller d’abord, en 1800, qui écrit une pièce tragique autour du destin de Marie Stuart, pour Gaetano Donizetti ensuite, qui prépare, en 1834, s’appuyant sur l’œuvre de Schiller, le deuxième opéra de sa « trilogie » consacrée aux reines Tudor, « Maria Stuarda » !

Après beaucoup d’hésitations partagées entre miséricorde et calcul politique, la reine d’Angleterre, Elisabetta, a signé l’acte d’exécution de Maria, accusée de complot. Comme pour se venger, par jalousie, du comte de Leicester (Roberto) qui, profondément épris de sa rivale, ne fait aucun cas des sentiments qu’elle lui voue.

L’exécution est proche. Maria s’est confessée auprès d’un loyal ami. Elle a démenti tout complot contre Elisabetta.
L’opéra touche au paroxysme de l’émotion dans cette ultime scène qui place Maria, accompagnée de sa gouvernante, entourée par quelques fidèles éplorés et rejointe par Roberto, au pied de l’échafaud.
Elle exhorte, elle implore, elle pardonne. Dans la pureté lumineuse d’un ultime aria en direction de Roberto, Maria rend grâce à son amant de son fidèle soutien et implore le pardon du Ciel pour l’Angleterre indigne qui la condamne.

Dans sa tunique rouge, symbole du martyre catholique, elle monte tremblante mais fière vers son bourreau.

Joyce DiDonato (mezzo) – Maria Stuarda

Quelle merveilleuse idée de la part du Metropdolitan Opera d’avoir confié en 2013 à Joyce DiDonato, mezzo-soprano, ce rôle qu’elle incarne divinement. L’humanité de l’actrice et sa crédibilité, rivalisent avec la richesse vocale et la pureté du timbre de la diva d’exception. Si, comme le vin, l’opéra a ses grands crus, cette version de « Maria Stuarda » mérite très largement la dégustation.

 

Reines Tudor 2/ ANNA BOLENA

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Reines Tudor 2/ ANNA BOLENA

Anna Netrebko – Anna Bolena de G. Donizetti (Met. 2011)

Prêt à tout pour satisfaire ses passions amoureuses, le roi Enrico (Henri VIII) n’a pas hésité à tendre un vil piège à son épouse Anna Bolena  (Anne Boleyn) pour lui faire porter injustement la lourde accusation d’adultère. La reine condamnée à mort ne sera bientôt plus un obstacle à son désir de prendre pour nouvelle épouse Giovanna (Jane Seymour).

Alors que les voûtes de la Tour de Londres résonnent encore des carillons et des tirs de canon qui célèbrent l’union d’Enrico et de Giovanna, Anna, quelques minutes avant de se livrer au bourreau, entonne une cabalette des plus virtuoses (« Coppia iniqua »). Cet émouvant appel à la miséricorde ne cache-t-il pas en vérité la malédiction qu’elle adresse au nouveau couple royal ?

Le drame romantique mis en musique par Gaetano Donizetti est ici servi par une cantatrice d’exception au sommet de son art, dans un des moments les plus exigeants du répertoire…

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Reines Tudor 1/ Une introduction

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Reines Tudor 1/ Une introduction

Gaetano Donizetti par Francesco Coghetti – 1837

Malgré les grandes libertés qu’il a prises avec l’Histoire, Gaetano Donizetti, maître ô combien prolixe du belcanto, aura, avec ses opéras romantiques, probablement bien plus contribué à la notoriété posthume des Reines Tudor que les plumes les plus exigeantes des biographes et des historiens de la Couronne d’Angleterre. — Le sang du drame ne paraîtrait-il pas plus rouge encore au travers de l’émotion théâtrale et du pouvoir hypnotique de la voix que dans l’imaginaire suggéré par des mots sur la page, fussent-ils scrupuleusement imprégnés de vérité historique ?

La réponse est tout entière contenue dans les trois opéras que le compositeur italien a consacré aux drames de trois reines de la dynastie anglaise des Tudor marquée par l’odieux et insatiable monstre sanguinaire qu’était Henri VIII, aussi prompt à charmer pour séduire ses futures épouses qu’à répudier ou exécuter les précédentes pour satisfaire librement ses nouveaux désirs. :

Anne Boleyn : Anna Bolena (1830)
Mary Stuart : Maria Stuarda (1835)
Elizabeth I : Roberto Devereux (1837)

Sondra Radvanovsky – Roberto Devereux (MET 2016)

Ce billet comme une invitation à partager dans ses suivants la fascination que peuvent exercer les scènes finales de ces trois opéras de Gaetano Donizetti dans lesquels des Reines de l’Histoire confient, par l’entremise d’un formidable compositeur, la réalité, peu ou prou arrangée, de leurs sorts tragiques à l’extraordinaire virtuosité de sopranos de légende, aussi merveilleuses cantatrices que brillantes comédiennes. 

Le « Beau Chant » en majesté !

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Siegfried : la mort, la marche

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Siegfried : la mort, la marche

« J’ai composé un chœur grec, mais un chœur qui serait pour ainsi dire chanté par l’orchestre. »

 Richard Wagner (A propos de la Marche funèbre de Siegfried dans Götterdämmerung.)

Henry de Groux – Mort de Siegfried – 1899

Un coup de lance plantée dans le dos de Siegfried par le traître Hagen et la malédiction des Niebelungen s’accomplit.

A l’acte III du « Götterdämmerung »,  dernier opéra de la Tétralogie, la mort de Siegfried et la marche funéraire qui accompagne le héros au bûcher – « Siegfrieds Tod und Trauermarsch » – offrent à Wagner l’occasion d’une des pages les plus mémorables de la musique symphonique.
Cette « marche au néant », comme l’ont qualifiée certains, poignante et tonitruante, prélude à la fin dramatique du « Ring ».

Klaus Tennstedt et le Phiharmonique de Londres en ont donné une sublime interprétation à Tokyo en 1988.

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Et Cendrillon chante…

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Et Cendrillon chante…

« On sait bien que les contes de fées
c’est la seule vérité de la vie. »

Saint-Exupéry

Wallis Giunta (mezzo-soprano) – « La Cinderella » de Rossini – Seattle Opera 2019

« Una volta c’era un re… »

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Deux poupées sous le sapin…

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Deux poupées sous le sapin…

Quand, à l’âge où le retour en enfance est inévitable, on a la chance de trouver sous son sapin de Noël deux poupées fantastiques, l’une qui chante, et l’autre qui danse, la tentation est grande, – n’est-ce pas ? – de s’inventer de belles histoires de grand enfant.

Heureusement, le bout de lucidité qui ne s’est pas encore échappé rappelle qu’il est plus sûr, pour garantir son plaisir, d’emprunter leur imagination aux génies qui nous ont précédés, et leur talent aux merveilleux artistes qui en ont interprété les œuvres.  

Mais, tout de même !

Deux poupées sous le sapin…

Merci Père Noël !

Joyeux  Noël  à  tous !

Merry Christmas !

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Un cœur en automne /12 : Tourments d’une Reine Indienne

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Un cœur en automne /12 : Tourments d’une Reine Indienne

Julia Bullock (soprano) – Indian Queen

Il « automne » beau dans le cœur saturnien de cette belle Reine Indienne qui prend les traits et la voix de la superbe soprano américaine Julia Bullock.

Émouvante Reine Indienne !
Héroïne de l’opéra que Purcell laisse inachevé à sa mort en 1695 et que Peter Sellars, metteur en scène de génie, fait remonter sur les tréteaux 320 années plus tard, pour lui offrir une histoire bien moins sucrée que celle proposée par le livret initial, le revisitant profondément et le modernisant. Complétant la partition originale…

[…]

Douce Reine Indienne dont les sincères espérances, amoureuse ou politique, ne connaîtront que la trahison.

« There’s joy in my grief and there’s freedom in chains. » *
                                                        « Indian Queen » – Henry Purcell

* Il y a de la joie dans mon chagrin, et de la liberté dans mes chaînes.

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Liebestod

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Liebestod

Tristan
– Veux-tu me suivre au pays où le soleil ne luit point ? Veux-tu suivre Tristan ?

Isolde
– Au pays dont il parle, Isolde suivra Tristan…

Comme un écho au billet paru le 23 mai 2013 sur « Perles d’Orphée » :
Liebestod (La mort d’amour)

Waltraud Meier (« Liebestod« ) – Bayreuth 1999

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