Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :
S’amor non è, che dunque è quel ch’io sento?
Ma s’egli è amor, perdio, che cosa et quale?
Se bona, onde l’effecto aspro mortale?
Se ria, onde sí dolce ogni tormento?
Pétrarque – ‘Canzoniere’ – Sonnet 133
Si ce n’est point amour, qu’est-ce donc que j’éprouve ?
Mais, Dieu, si c’est amour, qu’est-ce et de quelle sorte ?
S’il est bon, d’où provient son âpre effet mortel ?
S’il est mauvais, d’où vient que sont doux ses tourments ?

Claudio Monteverdi (1567-1643) – Mariana Florès (soprano) – Rhiannon Giddens (chanteuse Folk & blues)
‘Si dolce è’l tormento’
Et si le propre de notre espèce se résumait plutôt à cette attitude particulière dont elle est familière, de confondre en un même élan complexe et contradictoire, lorsque l’amour arrive, délice et tourment ? Ce ‘doux tourment d’amour’ dont ont témoigné les artistes de tout temps ?
Qui aurait prédit en 1624, lorsque Claudio Monteverdi le composa, que ce madrigal, éblouissant diamant pour la voix, deviendrait un ‘tube‘ du XXIème siècle ?