La Voix – L’Esprit – La Voix

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

La Voix – L’Esprit – La Voix

« La lettre écrite m’a enseigné à écouter la voix humaine. »

Marguerite Yourcenar

Abel Selaocoe (violoncelle & voix)

A sources plurielles talents multiples.
En musique – mais pas seulement – le métissage est une richesse.
..

Une autre preuve . . . !

Elle viendra – 2 – « Missa in tempore belli »

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

Elle viendra – 2 – « Missa in tempore belli »

En hommage au peuple ukrainien

« La paix est un chant, la guerre est un long hurlement parmi des cris. »

Robert Sabatier – Le livre de la déraison souriante (1991)

Lea Grundig – « Mütter, Krieg droht! » –  1936

Une réflexion iconoclaste sur la relation entre foi et musique…

avec l’indispensable aide de Cioran, pour la réflexion iconoclaste,

et le génie de Haydn, pour la musique.*

*L’inverse eût été difficile

Lire, voir, écouter . . . !

‘Le chant des esprits au-dessus des eaux’

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

‘Le chant des esprits au-dessus des eaux’

Seele des Menschen,
Wie gleichst du dem Wasser !
Schicksal des Menschen,
Wie gleichst du dem Wind

Âme de l’homme,
Comme tu ressembles à l’eau !
Destin de l’homme,
Comme tu ressembles au vent !

Franz Schubert & Johan Wolfgang von Goethe

Plus de six cents lieder  – dont 71, au moins, sur des poésies de Goethe –, composés par Schubert en quinze ans d’une courte vie, sans qu’aucun d’entre eux n’autorise encore aujourd’hui qu’on le qualifie de banal ou de superflu….

Et parmi ces merveilles où musique et poésie s’étreignent l’une l’autre sur tous les tons, le prodige du « chant des esprits au-dessus des eaux », descendu des hauteurs de l’Oberland bernois.

« Gesang der Geister über den Wassern »

Lire, voir, écouter . . .  respirer le génie . . .

« Eu Já Não Sei » (Je ne sais plus)

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

« Eu Já Não Sei » (Je ne sais plus)

Car qui souffre d’amour

Supporte mieux en chantant

Les peines qui battent la poitrine

De G à D : Ricardo Cruz – Roberta Sá – António Zambujo (compositeur) – Yamandú Costa

Fado couleur Brésil…

Écouter, voir . . .

Après un rêve

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

Après un rêve

« Le réveil commence comme un autre rêve. »

Paul Valéry

Marie-Claude Chappuis – Mezzo-soprano

Splendeurs divines entendues : la mélodie française au firmament !

Marie-Claude Chappuis chante « Après un rêve » de Gabriel Fauré – Poème de Romain Bussine (1870)

Rêver, Écouter, Rêver, Écouter  . . .

 

Reines Tudor 1/ Une introduction

Vient de paraître sur « De Braises et d’Ombre » :

Reines Tudor 1/ Une introduction

Gaetano Donizetti par Francesco Coghetti – 1837

Malgré les grandes libertés qu’il a prises avec l’Histoire, Gaetano Donizetti, maître ô combien prolixe du belcanto, aura, avec ses opéras romantiques, probablement bien plus contribué à la notoriété posthume des Reines Tudor que les plumes les plus exigeantes des biographes et des historiens de la Couronne d’Angleterre. — Le sang du drame ne paraîtrait-il pas plus rouge encore au travers de l’émotion théâtrale et du pouvoir hypnotique de la voix que dans l’imaginaire suggéré par des mots sur la page, fussent-ils scrupuleusement imprégnés de vérité historique ?

La réponse est tout entière contenue dans les trois opéras que le compositeur italien a consacré aux drames de trois reines de la dynastie anglaise des Tudor marquée par l’odieux et insatiable monstre sanguinaire qu’était Henri VIII, aussi prompt à charmer pour séduire ses futures épouses qu’à répudier ou exécuter les précédentes pour satisfaire librement ses nouveaux désirs. :

Anne Boleyn : Anna Bolena (1830)
Mary Stuart : Maria Stuarda (1835)
Elizabeth I : Roberto Devereux (1837)

Sondra Radvanovsky – Roberto Devereux (MET 2016)

Ce billet comme une invitation à partager dans ses suivants la fascination que peuvent exercer les scènes finales de ces trois opéras de Gaetano Donizetti dans lesquels des Reines de l’Histoire confient, par l’entremise d’un formidable compositeur, la réalité, peu ou prou arrangée, de leurs sorts tragiques à l’extraordinaire virtuosité de sopranos de légende, aussi merveilleuses cantatrices que brillantes comédiennes. 

Le « Beau Chant » en majesté !

Lire, voir, écouter . . .

Oiseaux prophètes

Vient de paraître sur « De braises et d’ombre » :

Oiseaux prophètes

« Les oiseaux sont nos maîtres. »    (Olivier Messiaen)

Tardif rapprochement de deux émotions, aussi anciennes que sympathiques, autour d’oiseaux prophètes, héros de fable ou chanteur romantique dont les facéties de mon esprit m’avaient jusqu’ici caché la pourtant trop évidente gémellité.

Et les échos de leur chant de sagesse…

 Lire, voir, écouter . . .

« Quand les âmes se font chant »

Vient de paraître sur « De braises et d’ombre » :

« Quand les âmes se font chant »

Élire domicile sur un nuage présente bien des avantages… Cela permet d’y convier, sans contrainte de temps ni d’espace, en un même moment, les âmes qui ont tant à chanter à la nôtre.

François Cheng et Ahmad Jamal ont accepté mon invitation !

Ahmad Jamal – François Cheng

Quand les âmes se font chant,
Le monde d’un coup se souvient.
La nuit s’éveille à son aube ;
Le souffle…

François Cheng

Lire, voir, écouter la suite . . .

Quand Orphée chantait…

Vient de paraître sur « De braises et d’ombre » :

Quand Orphée chantait…

« Il n’est Orphée que dans le chant »  

Maurice Blanchot – « L’espace littéraire »

Franz von Stuck – 1891

Une nouvelle visite littéraire, poétique et musicale, à ce frère aîné plus vivant que jamais, sans qui les derniers instants du voyage me seraient absolument insupportables.

Se lasserait-t-on jamais d’écouter le chant d’Orphée ?

 Lire, voir, écouter la suite . . .

Lumière blessée /7 – Le rossignol aveugle

Le rossignol aveugle

Pauvre exilé de l’air ! Sans ailes, sans lumière,
Oh ! Comme on t’a fait malheureux !
Quelle ombre impénétrable inonde ta paupière !
Quel deuil est étendu sur tes chants douloureux !
Innocent Bélisaire ! Une empreinte brûlante
Du jour sur ta prunelle a séché les couleurs,
Et ta mémoire y roule incessamment des pleurs,
Et tu ne sais pourquoi Dieu fit la nuit si lente !
Et Dieu nous verse encor la nuit égale au jour.
Non ! Ta nuit sans rayons n’est pas son triste ouvrage.
Il ouvrit tout un ciel à ton vol plein d’amour,
Et ton vol mutilé l’outrage !

Par lui ton cœur éteint s’illumine d’espoir.
Un éclair qu’il allume à ton horizon noir
Te fait rêver de l’aube, ou des étoiles blanches
Ou d’un reflet de l’eau qui glisse entre les branches
Des bois que tu ne peux plus voir !
Et tu chantes les bois, puisque tu vis encore.
Tu chantes : pour l’oiseau, respirer, c’est chanter.
Mais quoi ! Pour moduler l’ennui qui te dévore,
Sous le voile vivant qui te cache l’aurore,
Combien d’autres accents te faut-il inventer !

Un cœur d’oiseau sait-il tant de notes plaintives ?
Ah ! Quand la liberté soufflait dans tes chansons,
Qu’avec ravissement tes ailes incaptives
Dans l’azur sans barrière emportaient ses leçons !
Douce horloge du soir aux saules suspendue,
Ton timbre jetait l’heure aux pâtres dispersés ;
Mais le timbre égaré dans ta clarté perdue
Sonne toujours minuit sur tes chants oppressés.

Tes chants n’éveillent plus la pâle primevère
Qui meurt sans recevoir les baisers du soleil,
Ni le souci fermé sous le doigt du sommeil
Qui se rouvre baigné d’une rosée amère ;
Tu ne sais plus quel astre éclaire tes instants ;
Tu bois, sans les compter, tes heures de souffrance ;
Car la veille sans espérance
Ne sent pas la fuite du temps !

Tu ne vas plus verser ton hymne sur la rose,
Ni retremper ta voix dans le feu qui l’arrose.
Cette haleine d’encens, ce parfum tant aimé,
C’est l’amour qui fermente au fond d’un cœur fermé ;
Et ton cœur contre ta cage
Se jette avec désespoir ;
Et l’on rit du vain courage
Qui heurte ton esclavage
Sur un barreau sanglant que tu ne peux mouvoir.

Du fond de ton sépulcre un cri lent et sonore
Dénonce tes malheurs autre part entendus ;
Ton œil vide s’ouvre encore
Pour saluer une aurore
Que l’homme n’éteindra plus !
Ce jour que l’esclave envie
Du moins changera son sort,
Et je sais trop de la vie,
Pour médire de la mort !

Chante la liberté, prisonnier ! Dieu t’écoute.
Allons ! Nous voici deux à chanter devant lui.
J’ai su dire ma joie, et je sais aujourd’hui
Ce qu’un son douloureux te coûte !
Chante pour tes bourreaux qui daignent te nourrir,
Qui t’ont ravi des cieux la flamme épanouie :
Tes cris font des accords, ton deuil les désennuie ;
Si ta douleur s’enferme, ils te feront mourir !
Chante donc ta douleur profonde,
Ton désert au milieu du monde,
Ton veuvage, ton abandon ;
Dis, dis quelle amertume affreuse
Rend la liberté douloureuse
Pour qui n’en sait plus que le nom !

Dis qu’il fait froid dans ta pensée,
Comme quand une voix glacée
Souffla sur le feu de mon cœur
Pour éteindre aussi la lumière
D’une espérance, – la première,
Que je prenais pour le bonheur !
Laisse ton hymne désolée,
Comme l’eau dans une vallée,
S’épancher sur tes sombres jours,
Et que l’espoir filtre toujours
Au fond de ta joie écoulée !

Marceline Desbordes-Valmore (Mélanges)

 ∴

… Et l’on comprend que ce rossignol – fût-il voyant et chantât-il en russe – persuadât la mort d’épargner l’Empereur de Chine…!