Agustin y Berta

Con palabras…

Agustin Barrios Mangoré (1885-1944)

Agustin Barrios Mangoré (1885-1944)

Ce regard nostalgique et profond est celui de Agustin Barrios Pio – Mangoré, guitariste de grande classe et compositeur paraguayen de la première moitié du XXème siècle. C’est à lui que l’on doit la partition « Un ultimo canto » , objet de la vidéo « sin palabras » du billet précédent.

Compositeur généreux avec plus de 300 œuvres destinées à la guitare classique, il partage sa vie entre composition et concerts. Une fois établi  dans sa notoriété au Paraguay, il décide de parcourir l’Amérique latine d’abord, puis l’Europe où il passe la dernière décennie de son existence. Le développement de sa carrière étant concomitant aux progrès des techniques phonographiques, il sera pionnier parmi les musiciens de son temps, et enregistrera volontiers ses interprétations.

Agustin était particulièrement attaché à ses racines, et lors de ses concerts il pouvait aussi bien se présenter dans le plus impeccable et conventionnel des « smokings », que d’arriver sur scène habillé en indien Guarani, tête coiffée d’un foulard orné d’une plume. En 1932, devenu célèbre, il ajouta à son nom le surnom que portait un grand chef de tribu de la forêt paraguayenne, Mangoré, par respect et admiration pour ce guerrier qui résista courageusement aux conquistadors espagnols.

Sa musique pour guitare se distingue des partitions classiques par l’empreinte d’exotisme qui la caractérise. Elle est emplie de cette poésie nostalgique qui va puiser sa source dans le vert profond et solitaire des épaisses forêts.

Elle demeure toutefois une véritable épreuve pour le musicien, tant l’écriture exige technique, habileté et virtuosité. John Williams, immense guitariste qu’on ne présente plus, disait que la musique de Barrios Mangoré, par tous ses aspects techniques, poétiques et musicaux, plaçait le compositeur au dessus des maîtres du genre, tels que Fernando Sor, Mauro Giuliani ou encore Villa-Lobos. Bel hommage!

Phonographe à pavillon

Berta Rojas, guitariste que je découvris, par hasard en 1998, en parcourant le catalogue d’un modeste label d’édition discographique, me fit entrer avec bonheur dans l’univers de Barrios Mangoré. Cette rencontre s’est révélée être pour moi un enchantement  et j’écoute, depuis, très souvent ce CD avec un plaisir chaque fois renouvelé.

L’interprète, déjà excellente, a gagné en maturité et si elle continue de servir aussi justement et délicatement cette musique, c’est certainement parce qu’elle aussi va chercher au cœur de ses racines paraguayennes, les harmonies qui font chanter sa guitare.

« La catedral »  (3ème mouvement « Allegro solemne » – allegro solennel)

Agustin Barrios Mangoré tenait cette pièce pour une de ses compositions les plus abouties.

« Las abejas » (Les abeilles)

♦♦♦

5 réflexions sur “Agustin y Berta

  1. Quelle virtuosité..
    Passionnée de guitare classique..j’avoue que je suis enchantée au sens littéral du terme..
    Magnifique compositeur..merveilleuse interprète..
    Merci Lélius de cette découverte.

    • Merci d’apprécier.
      Mais pourquoi pas « talents »? Le pluriel aurait rendu hommage au compositeur et à l’interprète. Tous deux le méritent.
      A bientôt!

  2. Pingback: Julia Florida – De braises et d'ombre…

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