« La plus vieille énigme de l’humanité »

« L’origine du monde » de Courbet a-t-il donc vraiment un visage? Le Diderot de Fragonard est-il réellement un autre? Les pièces de Molière ont-elles vraiment été écrites par Corneille? Et ce portrait de Rembrandt en cape noire sur les murs de Buckland Abbey est-il vraiment de la main du Maître? Et encore… Et encore… Énigmes de l’art ou art de l’énigme?

Les énigmes de l’art ne manquent pas. Et c’est lorsque sont émises les hypothèses les plus crédibles, qui mettent en péril les convictions établies depuis d’innombrables années, qu’elles deviennent passionnantes. Pourquoi? Parce que se pose alors la question de savoir si l’idée nouvelle triomphera des habitudes de l’histoire, si la force de la preuve aura raison du mythe. L’histoire est une science, certes, mais humaine.

C’est cette question qui se renouvelle encore avec l’énigme des peintures pariétales que révèlent deux chercheurs qui ont peut-être le mérite, mais surtout le tort, de ne pas être des spécialistes de la préhistoire. Le premier s’appelle Bertrand David, il est dessinateur (ce n’est pas anodin ici), l’autre est professeur de médecine, directeur de l’institut national de la transfusion sanguine et – cerise sur le gâteau – exégète reconnu de Rimbaud et de Lautréamont : Jean-Jacques Lefrère.

Cette association du professionnalisme d’un dessinateur et de la rigueur d’un scientifique a donné naissance à cet ouvrage paru en janvier 2013 chez Fayard :

La plus vieille énigme

Leur hypothèse est simple et inédite ; elle ne manque pas d’intérêt : selon eux, nos ancêtres, qui, entre 15 000 et 30 000 ans avant notre ère, avaient élu domicile dans les grottes de Lascaux, de Chauvet, ou autres, ne savaient pas, ne pouvaient pas savoir dessiner et c’est en « décalquant » les ombres chinoises de figurines d’animaux qu’ils traçaient sur les parois les silhouettes de buffles et de mammouths qui ne cessent de faire notre admiration.

Bien sûr les premières critiques spontanées des archéologues commencent à s’exprimer, le contraire aurait été surprenant. Il faudra désormais que les thèses prennent le temps d’une confrontation scientifique pour, peut-être un jour, éclairer les ténèbres des grottes d’un trait de vérité historique. François Busnel concluait ainsi son article de présentation de ce livre dans « L’Express » en mars dernier : « Il pose une pierre dans le jardin plus qu’il ne jette un pavé dans la mare. Le travail ne fait que débuter.  »

Regardez cette vidéo qui présente de manière didactique leur réflexion et leur ouvrage.

« Se non e vero, e ben trovato » (Si ce n’est pas vrai, c’est bien trouvé)

Captivant!