… De la trompette!
Quand j’étais, dans un passé lointain – dont il vaut mieux éviter d’évaluer la distance qui le sépare de ce jour – un petit garçon un peu bougon et capricieux, mon père, pour me dérider, me prenait sur ses genoux et scandant la mesure avec ses pieds – ce qui très tôt me fit connaître les joies du trot – me chantait cette vieille chanson que Milton avait déjà mise à la mode bien des années plus tôt :
Oh ! dis, papa, Oh ! joue moi-z-en
D’la trompette,
D’la trompette
Comme ce doit être amusant
Joue moi-z-en, Oh ! dis joue moi-z-en
Il s’excusait en lui disant
D’un air bête,
Je l’ regrette
Mais j’ n’en joue pas j’ vais t’ dir’ pourquoi
Je suis un trompette en bois.
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Quelques années plus tard, la trompette prit pour moi d’autres accents, beaucoup moins joyeux, hélas, comme ceux-là :
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Et la trompette est devenue celle qui me ravit aujourd’hui, que Maurice André m’a fait aimer – pouvait-il en être autrement ? J’en redemande, encore et encore, à la ravissante Alison Balsom qui ne cesse de mettre ses pas dans les pas du Maître incontesté de l’instrument.
Vous pourriez bien, vous aussi, y prendre goût… et dire :
« Oh! Alison, rejoue-nous-z-en »!…
« D’ la trompette… »