Il dissipe le jour, Il montre aux hommes les images déliées de l’apparence, Il enlève aux hommes la possibilité de se distraire. Il est dur comme la pierre, La pierre informe, La pierre du mouvement et de la vue, Et son éclat est tel que toutes les armures, tous les masques en sont faussés. Ce que la main a pris dédaigne même de prendre la forme de la main, Ce qui a été compris n’existe plus, L’oiseau s’est confondu avec le vent, Le ciel avec sa vérité, L’homme avec sa réalité.
Même quand nous dormons nous veillons l’un sur l’autre Et cet amour plus lourd que le fruit mûr d’un lac Sans rire et sans pleurer dure depuis toujours Un jour après un jour une nuit après nous.
Deux êtres différents qui ont décidé de mettre leurs énergies en commun pour se retrouver sans cesse et franchir continuellement cette barre si mince et si fragile qui naturellement les sépare, si peu certes, mais.. L’homme, la femme…
Parce qu’ils s’aiment et qu’ils se sont choisis réciproquement et sincèrement pour compagnons, l’un de l’autre, je leur souhaite de toujours trouver le geste habile et fin qui les aide à franchir avec une grâce toujours renouvelée, cette modeste barre, afin que chacun se retrouve chez lui chez l’autre. Pour qu’ils soient chez eux partout où ils sont ensemble.
Puisse cette barre demeurer pour eux une » barre d’appui « !
Longue vie de bonheur partagé à Christiane et Laurent !
♥
Trois préludes de Rachmaninov dansés par Lucia Lacarra et Marlon Dino, sur une chorégraphie de Ben Stevenson.
♥
Tu es venue le feu s’est alors ranimé L’ombre a cédé le froid d’en bas s’est étoilé Et la terre s’est recouverte De ta chair claire et je me suis senti léger Tu es venue la solitude était vaincue J’avais un guide sur la terre je savais Me diriger je me savais démesuré J’avançais je gagnais de l’espace et du temps J’allais vers toi j’allais sans fin vers la lumière La vie avait un corps l’espoir tendait sa voile Le sommeil ruisselait de rêves et la nuit Promettait à l’aurore des regards confiants Les rayons de tes bras entrouvraient le brouillard Ta bouche était mouillée des premières rosées Le repos ébloui remplaçait la fatigue Et j’adorais l’amour comme à mes premiers jours.
Paul Eluard extrait de ( » La mort L’amour La vie » in » Le Phénix » – 1951)
Car le poète est un four à brûler le réel. De toutes les émotions brutes qu’il reçoit, il sort parfois un léger diamant d’une eau et d’un éclat incomparables. Voilà toute une vie comprimée dans quelques images et quelques phrases. Pierre Reverdy
Flâner entre le rêve et le poème... Ouvrir la cage aux arpèges... Se noyer dans un mot... S'évaporer dans les ciels d'un tableau... Prendre plaisir ou parfois en souffrir... Sentir et ressentir... Et puis le dire - S'enivrer de beauté pour se forcer à croire !
"Nouvelle encore, mal connue, parfois mal reçue [...] et cependant nécessaire, la notion de perversion narcissique se situe à un carrefour et une extrémité : carrefour entre l'intrapsychique et l'interactif, entre pathologie individuelle et pathologie familiale du narcissisme, et extrémité de la trajectoire incessamment explorée, reprise et précisée entre psychose et perversion." (Paul-Claude Racamier, 1992a) « La perversion narcissique constitue sans aucun doute le plus grand danger qui soit dans les familles, les groupes, les institutions et les sociétés. Rompre les liens, c’est attaquer l’amour objectal et c’est attaquer l’intelligence même : la peste n’a pas fait pis. » (Paul-Claude Racamier, 1992b) « Les hommes libres dans une société libre doivent apprendre non seulement à reconnaître cette attaque furtive contre l’intégrité mentale et à la combattre, mais doivent aussi apprendre ce qu’il y a dans l’esprit de l’homme qui le rend vulnérable à cette attaque, ce qui fait que, dans de nombreux cas, il aspire à sortir des responsabilités que la démocratie et la maturité républicaines lui imposent. » (Joost Meerlo, 1956)