Blues Alley Jazz Club – Georgetown (Washington D.C.)
A quelques exceptions près, tous les musiciens qui ont compté dans l’histoire du jazz depuis l’ouverture du Blues Alley Jazz Club en 1965 se sont produits sur sa scène légendaire.
Eva Cassidy sur le seuil de Blues Alley – janvier 1996
Ce mercredi 3 janvier 1996, celle qui vient de brancher sa guitare électrique sur la scène n’est pas connue, ou si peu, et le plus souvent par ses collègues musiciens et les fans des cafés où elle se produit habituellement avec son groupe.
Elle se propose dans cette salle mythique d’enregistrer en « live » son premier album, pour lequel elle a engagé toutes ses économies…
Pour dompter ce rhume qui la taraude, elle choisit d’entrer en scène avec des vêtements chauds d’homme, trop grands pour ce petit ange blond.
Ses accompagnateurs sont prêts. Elle chante ! Blues, folk, gospel, soul…!!!
Époustouflant éclectisme vocal !
Elle l’ignore encore, mais hélas, ses jours et ses joies sont comptés…
Il souffle toujours dans notre cœur un triste vent froid de fin d’automne quand on écoute Eva Cassidy.
Oui ! Eva me manque. Heureusement elle m’a laissé quelques enregistrements…
Eva Cassidy 1963 – 1996
Voilà quelques semaines je faisais découvrir à l’un de mes amis la voix de la très regrettée Eva Cassidy, dans les multiples couleurs dont elle savait se parer avec un égal bonheur. Eva Cassidy, emportée par un méchant mélanome en 1996, à l’âge de 33 ans, pouvait avec sa seule guitare ou accompagnée de quelques musiciens faire tout aussi bien rugir de plaisir les fans de pop music ou de folk, swinguer les amoureux du jazz, pleurer les âmes blessées sur un blues droit venu des rives du Mississippi ou engager les bons pêcheurs à prier à tue-tête au rythme d’un vieux gospel. Et si l’on voulait être complet à l’égard de ses multiples talents, il ne faudrait pas manquer de mentionner ses remarquables interprétations rock et country. Le tout appuyé sur l’excellence de son jeu à la guitare.
What else ?
Une voix d’ange qu’on ne peut oublier quand on l’a une fois entendue, tant ses vibrations sont empreintes d’une profonde spiritualité. et la sensibilité qui en émane chargée d’émotions vraies.
Quand elle disparaît en 1996, elle n’est pas vraiment connue ailleurs que dans l’État de Washington où elle est née. Elle n’a que peu produit au disque à part un album de duos avec Chuck Brown en 1992 et l’année de sa mort, un album solo » Live At Blues Alley « , qui va lui valoir une reconnaissance de la part d’une association musicale locale.
Quelques années plus tard la BBC fait connaître au public anglais ses versions de quelques titres comme » Fields of God « ou » Over the Rainbow « , interprétées par d’autres musiciens. Le public apprécie, en demande encore, alors on compile les enregistrements inédits qu’Eva a laissés. Les albums posthumes connaissent un immense succès, avec des ventes exceptionnelles en Grande Bretagne, puis dans le reste du monde. Eva et sa musique atteignent à une gloire tant méritée qui dure encore et qu’elle n’aura pas connue.
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Procrastinateur patenté, il me fallait une occasion pour me décider à écrire ce billet que je m’étais promis, ce soir là, de composer. Et l’occasion la voici, toute récente : une vidéo fraichement découverte de Margriet Sjoerdsma – totalement inconnue de votre serviteur – qui chante avec ses musiciens dans les studios de la VPRO à Amsterdam, en hommage à Eva Cassidy, » In the early morning rain « composée par Gordon Lightfoot.
Tous les ingrédients de la séduction sont réunis ici : magnifique studio, belle prise de son, définition excellente de l’image, musiciens de qualité, ravissante chanteuse à la voix douce… Mais – que cette demoiselle me pardonne ! – ce n’est pas Eva Cassidy…
Pour mieux comprendre il suffit d’écouter le même morceau dans la vidéo qui suit ; les flatteries modernes de la technique ne sont pas encore nées, et pour cause, on y est plus jeune de 20 ans…
Juste Eva et sa guitare !…
Un bonheur cette pluie du petit matin !
In the early morning rain
&
San Francisco Bay blues
&
How can I keep from singing
&&&
[ Monter cet article a été l’occasion, à nouveau, d’un formidable régal à écouter et ré-écouter Eva en boucle. Puissiez-vous partager ce plaisir si vous la découvrez ! ]
Car le poète est un four à brûler le réel. De toutes les émotions brutes qu’il reçoit, il sort parfois un léger diamant d’une eau et d’un éclat incomparables. Voilà toute une vie comprimée dans quelques images et quelques phrases. Pierre Reverdy
Flâner entre le rêve et le poème... Ouvrir la cage aux arpèges... Se noyer dans un mot... S'évaporer dans les ciels d'un tableau... Prendre plaisir ou parfois en souffrir... Sentir et ressentir... Et puis le dire - S'enivrer de beauté pour se forcer à croire !
"Nouvelle encore, mal connue, parfois mal reçue [...] et cependant nécessaire, la notion de perversion narcissique se situe à un carrefour et une extrémité : carrefour entre l'intrapsychique et l'interactif, entre pathologie individuelle et pathologie familiale du narcissisme, et extrémité de la trajectoire incessamment explorée, reprise et précisée entre psychose et perversion." (Paul-Claude Racamier, 1992a) « La perversion narcissique constitue sans aucun doute le plus grand danger qui soit dans les familles, les groupes, les institutions et les sociétés. Rompre les liens, c’est attaquer l’amour objectal et c’est attaquer l’intelligence même : la peste n’a pas fait pis. » (Paul-Claude Racamier, 1992b) « Les hommes libres dans une société libre doivent apprendre non seulement à reconnaître cette attaque furtive contre l’intégrité mentale et à la combattre, mais doivent aussi apprendre ce qu’il y a dans l’esprit de l’homme qui le rend vulnérable à cette attaque, ce qui fait que, dans de nombreux cas, il aspire à sortir des responsabilités que la démocratie et la maturité républicaines lui imposent. » (Joost Meerlo, 1956)